Durant le mois de décembre, CHIC CHOC met en avant le made in Suisse ! Grâce au Montreux Comedy Festival, nous avons pu nous régaler de plusieurs soirées en compagnie d’artistes francophones plus drôles les uns que les autres. Mais notre interview du mois se concentre sur la chouchou de la rédaction, Marina Rollman. Une artiste complète, à l’humour décomplexé et réfléchi, qui ose parler de sujets aussi intimes qu’absurdes mais qui nous poussent à une certaine réflexion. La façon qu’elle a de mettre en avant certains sujets de société nous a beaucoup intéressés, voilà pourquoi nous lui avons posé ces différentes questions.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Marina Rollman, je suis humoriste genevoise. La première fois que j’ai fait de la scène c’était il y a 8 ans. Ça s’était très très mal passé donc après cette mauvaise expérience, je me suis dit que je n’allais plus jamais faire ça de ma vie. Mais il y a 4-5 ans, cette idée a continué à trotter dans ma tête et j’ai réessayé une scène ouverte, comme ça s’est bien passé ça m’a mis le pied à l’étrier et voilà comment j’ai commencé.
Quand as-tu pu commencer à en vivre ?
J’ai démarré en février 2013 et en août de la même année j’ai pu en vivre. Ça s’est enchaîné vite, j’ai eu un coup de bol de dingue. La Suisse étant un petit pays, on part vite à la rencontre de gens importants.
Le sujet de décembre sera le made in Suisse pour toi ça se résume en quoi le Swiss made aujourd’hui ?
C’est une question particulière pour moi, car mon père est dans la communication et on est très attachés à cette idée. Pendant longtemps, il a fait la pub pour un produit suisse. Je pense, qu’il faut être fier des choses qu’on sait bien faire. En Suisse, nous avons un goût du travail bien fait, minutieux, carré et délicat que ce soit dans les technologies ou dans certaines branches de l’artisanat.
Le gros problème que nous avons aujourd’hui, c’est la grande distribution qui essaye de mettre en avant le lait, la viande et d’autres produits suisses alors qu’elle oublie complètement la vie des producteurs qui n’est pas idéale.
Quel est le secret pour réussir en tant qu’humoriste en Suisse romande aujourd’hui ?
Il faut oser, car on vit dans un petit pays donc on a vite accès à des gens qui ont du poids.
D’où viennent tes inspirations ?
Je prends des notes tout le temps après j’aime bien la presse un peu réflexive. Qui prend un sujet et qui le pousse en profondeur. Sinon dans des lectures, des essais qui ne sont pas des fictions mais plutôt œuvres contemporaines qui se concentrent sur des problématiques.
Comment décrirais-tu ton humour ?
Il est autobiographique mais pas uniquement parce que je peux parler d’actualité, de politique etc.… Il n’est pas noir mais plutôt piquant sans être violent et j’aime bien la légèreté et l’absurde.
Peux-tu nous donner 3 valeurs qui te sont chères ?
La bonté, la curiosité et j’aime bien les gens qui font peu de choses mais très très bien. Je ne sais pas comment décrire cela mais du zèle peut-être… Le truc un peu japonisant genre le magasin qui fait une chose mais qui le fait parfaitement et sur 8 générations.
Si tu pouvais donner un conseil à la Marina d’il y a 10 ans qu’est-ce que tu lui dirais ?
N’aie pas peur et lance-toi. À 20 ans, tu passes beaucoup de temps à t’angoisser pour des choses qui ne méritent pas autant d’attention donc fonce et amuse-toi.
Que représente l’humour à tes yeux ?
D’un côté je le trouve nécessaire, de l’autre j’ai peur qu’on arrive à saturation. Je pense qu’il prend une place dans nos médias qui peut être un peu compliquée parce qu’on est dans une consommation très liée aux réseaux sociaux dans des formats de petites capsules. Pourtant c’est mon métier mais je pense que parfois, il faudrait tout éteindre et prendre le temps de lire un article de 8 pages sur la Syrie.
Pour terminer tu es plutôt chic ou choc ?
Chic, je crois… Parce que j’aime bien la notion qui est liée à ce terme. Pour moi, le chic c’est une élégance et des choses bien faites. Une certaine tradition du savoir-faire et de la consommation d’un objet de très bonne qualité qui durera 20 ans, plutôt que de consommer plein de petits machins en plastique qu’on jettera au bout de deux jours.